Prostatite

 

LES POINTS CLÉS

La prostate est une glande qui entoure l’urètre, canal conduisant l’urine de la vessie à la verge. Elle produit le liquide de transport des spermatoizoïdes. Lorsqu’elle s’infecte, elle s’inflamme et on parle de prostatite aiguë. Elle est souvent associée à une inflammation des testicules (orchyépidydimite).

> LES SIGNES

Vous présentez:

  • De la fièvre et/ou des frissons ;
  • Une sensation de malaise, des courbatures ;
  • Des brûlures urinaires, une envie fréquente d’uriner, des difficultés pour uriner, du sang dans les urines ;
  • Parfois: des douleurs dans le bas-ventre; en regard du pénis ou de l’anus.

> LES CAUSES

  • Certaines bactéries de l’intestin peuvent emprunter de manière inappropriée les voies urinaires et s’y multiplier ;
  • Certaines bactéries contractées lors de rapports sexuels non protégés peuvent aussi infecter la prostate.

> LES FACTEURS FAVORISANTS

  • Une baisse du volume des urines (boissons insuffisantes, urines retenues) ;
  • Des troubles du transit (constipation, diarrhée) ;
  • Tout obstacle à l’écoulement normal des urines (adénome de prostate, calcul dans les reins, cancer de prostate…etc.).

> L’EVOLUTION ET LES RISQUES

  • L’infection est en général favorable sous antibiotiques ;
  • Parfois, l’inflammation est telle que les urines ne passent plus. On parle de rétention aiguë d’urine. Elle nécessite un sondage en urgence pour évacuer les urines ;
  • Négligée, la prostatite peut évoluer vers une septicémie, un abcès de prostate, une pyélonéphrite (infection d’un rein) ou encore vers une prostatite chronique.

 

LA PRISE EN CHARGE

> LE DIAGNOSTIC

L’examen médical et la réalisation d’une bandelette urinaire permettent de confirmer le diagnostic et d’éliminer les signes de gravité. Un bilan complémentaire est nécessaire :

  • Une bandelette urinaire puis analyse d’urines au laboratoire le jour même pour mettre en évidence le germe en cause ;
  • Une prise de sang de cas de fièvre (hémocultures) ;
  • Une échographie prostatique et rénale : en cas de douleurs dans le dos, de rétention d’urines ou de contexte particulier.

> LE TRAITEMENT

Il est administré à la maison ou à l’hôpital. Il comprend:

– DES ANTIBIOTIQUES +++ (essentiels à la guérison). A prendre le jour même après réalisation de l’analyse d’urines et sans attendre les résultats. Le traitement est long (minimum 21 jours!) pour être efficace ;

– PARACÉTAMOL (en cas de douleurs ou de fièvre). Les signes peuvent persister 2 à 3 jours après le début du traitement.

> LES MESURES ASSOCIÉES

Il est important de boire au moins 1,5 litres d’eau par jour afin d’éliminer les bactéries et de compenser les pertes d’eau liées à la fièvre.

> LE SUIVI EST ESSENTIEL

  • Consultation au 2ème et 7ème jour après le début du traitement pour contrôler l’évolution
  • Consultation environ un mois après l’épisode, avec les résultats d’une nouvelle analyse d’urines
  • Consultation à 6 mois (surtout pour les patients de plus de 50 ans): examen de la prostate; dosage éventuel du Prostatic Spécifique Antigene (PSA) et bilan urologique.

 

EVITER LES RÉCIDIVES

  • Boire au moins 1,5 l d’eau par jour ;
  • Ne pas se retenir d’uriner ;
  • Régulariser le transit (lutter contre la constipation ou la diarrhée).

 

QUAND RECONSULTER ?

  • Si la fièvre réapparaît ;
  • Si des douleurs dans le dos surviennent ;
  • Si les signes persistent au delà de 3 jours ou réapparaissent dans le mois.
Rédigé par: Dr Sustersic. Mars 2012. Mise à jour: fév 2016 Relecteurs: Pr. Stahl. Sources: RMG 2012; Eurekasanté 2015; Spilf 2015; Antibioclic 2015; Contact: melaniesustersic@yahoo.fr Illustration: ORoux. Validé et adapté par: le comité de lecture de la Revue de Médecine Générale. Mélès© Tous droits réservés.